samedi 25 janvier 2014

La Brigade ouvrière suisse. La Dalia (3).

La vie dans la brigade.

-Claude :  « Mon arrivée au Nicaragua… A l’aéroport de Managua, une responsable est venue nous chercher. Nous arrivions avec une caisse à outil de 40 kilos et notre sac. Le véhicule que nous devions prendre était en panne. Nous avons donc profité d’un camion qui venait de charger une grue à Managua pour se rendre à Matagalpa. Je me souviens qu’en arrivant à Matagalpa, la flèche de la grue arracha les fils de téléphone… Ce qui selon nous aurait dû être une catastrophe sema l’hilarité chez les nicas. Ensuite, un véhicule nous attendais et nous transporta jusqu’à La Dalia. Nous avons dormi à même le sol, l’ambiance était tendue entre les brigadistes qui nous reçurent. Je garde ce souvenir : il pleuvait, les gens se faisaient la gueule, nous n’avions rien à manger, pas de lumière. Dans le village, il y avait un petit resto et un unique bar qui vendait du rhum Plata à des types habillés en vert, armés de fusils… et en plus le coassement constant des grenouilles… C’était désespérant : si c’est ça le Nica, je préfère me barrer ! Le lendemain matin, il y avait du soleil et tout a changé… »

Avec le développement de la solidarité et l’arrivée de dizaines de brigadistes suisses au Nicaragua, les autorités helvétiques tentèrent d’enrayer ce mouvement.  Dans la presse, l’extrême droite tapait fort sur les internationalistes, des informations ou plutôt de la propagande antisandiniste circulait. Lorsque Claude dû rentrer en Suisse après son premier séjour au Nicaragua, son patron lui demanda si effectivement, des missiles soviétiques étaient installés à Matagalpa ! Autant d’arguments présentant le Nicaragua comme un facteur d’agression dans la région rejoignant en tous point la rhétorique reaganienne. Une photo d’Yvan Leyvraz circula le montrant armé d’un .38. C’était concrètement un photomontage. Après la mort d’Yvan, le gouvernement suisse a tenté de bloquer la solidarité, en empêchant la sortie de matériel vers le Nicaragua ou d’interdire aux Suisses de sortir de la ville Matagalpa pour se rendre dans les zones où ils travaillaient.
Ivan Leyvraz, "cabello de oro" siempre en el corazon de los nicas. Foto sacada del folleto publicado en memoria a Benjamin Linder.
Ivan Leyvraz, "rizo de oro" siempre en el corazon de los nicas. Foto sacada del folleto publicado en memoria a Benjamin Linder. (Managua, 2011)
La brigade fut une expérience pour tous. Le changement de continent, les problèmes de santé, l’adaptation à la précarité de la vie en zone rurale soumise à la guerre fit émerger un nouveau type de fraternité.

« Nous étions tous idéalistes, on recherchait tous une forme de révolution qui dépendait de notre parcours : certains avaient travaillé en entreprises, d’autres vivaient en collectifs, il y avait différentes cultures politiques, différentes visions… Ceci ajouté à une réalité difficile, aux difficultés de santé, le manque de nourriture, les tensions dans les zones de combat… tout ceci faisait qu’il fallait construire une forme de camaraderie dans le groupe pour éviter les tensions ».

La BOS signait des contrats pour la réalisation de projets et était en lien constant avec le gouverneur local – le cadre politique du FSLN- ; ce cadre formel était nécessaire pour que les brigadistes aient le droit de résider dans le pays, pour s’acquitter des impôts. Le rythme de travail au sein de la brigade était de 20 jours de travail et 3 jours de repos. Aussi, il fut mis en place une sorte de caisse de solidarité pour aider ceux qui rentraient en Suisse à pouvoir avoir un petit pécule pour entamer les démarches administratives et trouver un travail, un logement…

Comme les autres brigades, ce type d’engagement internationaliste s’arrêta net le soir du 25 février 1990 quand le FSLN perdit les élections. La défaite électorale fut un véritable effondrement. Tout ce capital, les projets menés par la Révolution, tout a été détruit, récupéré, revendu pour le bénéfice de quelques-uns. Bien sûr, les UPE et l’Entreprise Alfonso Nuñez ont été dissoutes, restituées ou revendues… L’UPE Santa Martha a été distribuée sous forme de parcelles, La Estrella a été récupéré par le syndicat pour un projet de gestion collective, San Antonio a été donné aux ex-contras, les ateliers mis en place par la BOS passèrent aux mains des nicas… En quelques mois, des années d’efforts furent anéanties.
Los cafetales en las afueras de La Dalia (Foto L. Sanchis 2011)
Los cafetales en las afueras de La Dalia (Foto L. Sanchis 2011)

dimanche 19 janvier 2014

La Brigade ouvrière suisse. La Dalia (2)

La Brigade ouvrière suisse.

En mai 1984, la première Brigade ouvrière suisse (BOS) arrive au Nicaragua alors que la guerre bat son plein. Le pays est entièrement mobilisé pour défendre  la Révolution. Concrètement dans le secteur de La Dalia, au Nord de Matagalpa, des centaines de personnes se sont repliées et vivent dans des asentamientos, en raison des incursions permanentes de la Contra. La Dalia se situe entre les cordillères Dariense et Isabelia, un axe Nord-Sud,  véritable route empruntée par les commandos contre révolutionnaires en provenance du Honduras. Cette zone de production de café devint  un secteur stratégique pour le gouvernement sandiniste qui redoubla d’efforts pour maintenir et accroître la production, source de devises.
Plaza central de La Dalia. La alcaldia municpal y la casa materna. (Foto L. Sanchis -2011)
Plaza central de La Dalia. La alcaldia municpal y la casa materna. 
(Foto L. Sanchis -2011)
Un accord fut conclu avec le Minvah (ministère du logement) pour un programme de construction de 40 maisons. Ce type de coopération est une particularité car la plupart des brigades internationalistes participaient aux récoltes ou bien à la construction d’infrastructures en se relayant pour des périodes de quelques mois. La BOS arriva à La Dalia en 1984 pour n’en repartir qu’à la fin de la Révolution ; certains membres de la BOS firent un séjour court tandis que d’autres demeurèrent tout au long du processus révolutionnaire… et après.

Rétrospectivement, Fabio estime que la BOS arriva dans la zone à un moment crucial. Dans le secteur de la Dalia, tout était à faire. La plupart de terres disponibles avaient été confisquées aux collaborateurs de Somoza ou bien acquises par les autorités en raison de l’endettement de leurs propriétaires. Dans un premier temps – en 1983-, il fut décidé d’établir un « pôle » à Yale pour développer les projets révolutionnaires : réforme agraire, santé, éducation, logement… Là-bas, les Suisses comme Yvan ou Felipe connurent les conditions de vie des paysans. Il était urgent d’améliorer les conditions de production, d’organiser les communautés, de construire les infrastructures nécessaires. Pour atteindre ces objectifs essentiels, il fallait défendre la Révolution. Certains comme Yvan se sont peu à peu politisés.
Les Suisses se sont intégrés à la population car ils travaillaient avec les Nicaraguayens. Leurs ateliers permirent la formation de dizaines de professionnels et de techniciens en maçonnerie, eau potable, mécanique… L’impact humain fut énorme. De nos jours, de nombreux professionnels qui travaillent dans la zone sont issus de ces ateliers. Les gens ont dû participer pour accéder au programme de construction, on échangeait des idées, des expériences. Fabio rappelle que le « pôle de Yale » servit de leçon, ce fut une expérience de grande valeur en zone de guerre.

Par la suite, d’autres projets furent réalisés selon ce principe intégrant la population : la Casa Campesina à la Dalia afin d’avoir un lieu de réunion et de logement temporaire pour les habitants des communautés alentours, les constructions de maisons à La Primavera, El Galope, El Carmen et les UPE de El Hular et San Antonio. A La Dalia, des ateliers furent établis afin de mener plus efficacement les projets. Il fallait pouvoir répondre aux besoins en termes de construction, de réparation mécanique, d’eau potable et de menuiserie. Dans ce sens, la BOS a accompagné le processus de décentralisation puisque La Dalia avec ses équipements devint autonome en 1988 avec la création d’une municipalité.

-Claude : « Nous considérions qu’aider les UPE était une urgence dans cette zone de production de café. Dans les UPE, les ouvriers agricoles travaillaient dans des conditions difficiles : manque d’eau, la nourriture était déficiente car certains contremaitre volaient une partie des provisions… l’amélioration des conditions de vie de ces personnes nous paraissait essentielle dans le cadre du projet révolutionnaire ».

La question se posa au sein de la brigade s’il était préférable de favoriser la construction au sein des UPE ou dans les coopératives, reproduisant ainsi le débat entre les tendances plus communistes ou plus anarchistes de la gauche. Certes, un avis pouvait être donné mais c’était en dernier lieu la Casa de gobierno de Matagalpa qui décidait des secteurs de travail en fonction des priorités du projet révolutionnaire et de la sécurité des zones. L’urgence était d’augmenter et de sécuriser la production de café, de construire des infrastructures, des maisons pour les ouvriers agricoles… la BOS était à disposition des autorités politiques locales qui décidaient des zones d’affectation.

L’autre contrainte était la sécurité dans cette zone de guerre. Le Ministère de l’intérieur (MINT) orientait aussi la localisation des brigadistes et des projets pour des raisons évidentes. Par exemple, El Castillo appartenait à La Dalia mais la zone était trop éloignée et soumise à la menace constante de la Contra. La brigade suspendit sa présence dans ce village. La priorité était de garantir la production et de ne pas faire courir de risques inutiles malgré le cantonnement d’un poste militaire chargé de faire face aux incursions à deux kilomètres de La Estrella.
La Casa campesina construida por los brigadistas en La Dalia convertida en Casa materna. (Foto L. Sanchis - 2011).
La Casa campesina construida por los brigadistas en La Dalia convertida en Casa materna. (Foto L. Sanchis - 2011).

dimanche 12 janvier 2014

La Brigade ouvrière suisse, La Dalia. (1)

Una historia contada de la Brigada Obrera Suiza conformada por militantes en los años 1980. Uno de ellos, Yvan Leyvraz cayo bajo las balas de la Contra en el 1986. En el contexto duro de la guerra, los "suizos" siguieron trabajando en el norte de Matagalpa. Ahi van una lineas reunidas a partir de los recuerdos de Claude, que aun sigue en la inmensa estepa verde.

Entrevista realizada en agosto de 2011 en La Dalia.
Loren

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La Suisse, depuis l’étranger est perçue comme un état tranquille, une zone de villégiature pour nantis mais ce « paradis », pour fonctionner selon ses règles conservatrices a besoin d’une cheville ouvrière… C’est là que commence ce récit entamé à La Dalia en août 2011 avec Claude l’ancien brigadiste, Fabio le politique de la zone, la pluie des montagnes de Matagalpa, un savoureux café et une bouteille, inespérée en ces latitudes, de « gato negro »… Nous avons évoqué les souvenirs de Claude, membre de la Brigade Ouvrière Suisse dans les années 1980 qui est resté vivre dans les montagnes de Matagalpa.

Les luttes des jeunes en Suisse.


Durant les années 1980, en Suisse comme dans le reste de l’Europe, les jeunes subissent directement les effets de la crise économique. Face au chômage, le sentiment de rejet du capitalisme était fort dans la jeunesse.

-Claude : « On essayait de rechercher d’autres voies, d’autres alternatives. Certains mènent alors leur action dans les syndicats, les associations en essayant de politiser les débats, de déboucher sur un projet de restructuration de la société, d’être plus solidaire – avec les immigrés par exemple-, plus respectueux avec l’environnement – c’est le grande période des mobilisations anti-nucléaires…- on tente de déverrouiller cette société conservatrice. L’internationalisme et l’anti-impérialisme était au premier plan dans ce contexte de mobilisation. En quelque sorte, les frontières avaient sauté : on se retrouvait lors de concerts, dans les camps d’étude de la Jeunesse socialiste… »

C’est dans ce contexte d’effervescence politique que certains membres des organisations syndicales ou de partis partent au Nicaragua à partir de 1982-83. Il s’agissait alors de se rendre compte de la tournure des évènements dans la jeune révolution sandiniste, d’identifier les besoins et d’établir des contacts pour voir s’il était possible de développer des projets concrets.

-Claude : « Je vivais alors dans un collectif à Zurich, nous étions huit. Sur les huit, trois sont partis au Nicaragua. Personnellement, au début, je ne voulais pas y aller. En 1976, j’étais au Mexique et je me souviens du jour où le gouvernement mexicain a rompu ses relations diplomatiques avec Somoza. Je pensais qu’il y avait encore beaucoup de boulot ici, avant d’aller là-bas. On me proposa alors le cadre suivant : travailler avec des entreprises nicaraguayennes et de voir leurs besoins… »

Si le mouvement de solidarité avec le Nicaragua est mondial et particulièrement puissant en Europe et en Amérique, la Suisse a pour particularité de mettre en place une Brigade Ouvrière. Cette Brigade Ouvrière Suisse était constituée de professionnels : maçons, menuisiers, charpentiers, techniciens en eau potable… Par exemple Yvan Leyvraz qui fut assassiné par la Contra en 1986 était maçon. Les brigadistes venaient de toute la Suisse sans distinction entre francophone ou germanique. Le financement des projets venait principalement de l’œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO). Sur le modèle d’autres comités, des collectes étaient organisées, on sollicitait le soutien d’entreprises ou l’appui d’ONG comme Caritas.
El bus de La Dalia a Waslala. (Foto L. Sanchis 2011)
El bus de La Dalia a Waslala. (Foto L. Sanchis 2011)

mardi 7 janvier 2014

Diario de un brigadista de la alfabetización (1980).

Hace poco que estoy leyendo con mucho interés los recuerdos de un brigadista español. Llego en la primavera de la Revolución sandinista cuando se empezaba a sembrar la esperanza. A la par de las primeras leyes económicas (constitución del sector estatal, reforma agraria…) y culturales (talleres de poesía), el mayor proyecto, él que movilizó a miles de nicaragüenses – en particular, jóvenes, a veces muy joven, comprometidos con el sueño de Sandino fue la Cruzada Nacional de Alfabetización. Unos meses antes, los frentes de guerra, las escuadras guerrilleras habían convergido hacia Managua para derrocar a la dictadura. Esta vez, una onda alfabetizadora iba a cubrir el territorio desde la ciudad hacia los barrios, el campo, las comarcas olvidadas… Miles de muchachas y muchachos armados con lápices y cartillas combatieron en el Ejército Popular de Alfabetización para derrocar la ignorancia.

En su blog, esbozos y remendios, “Pinolero” nos entrega los folletos de su diario de brigadista así que algunas fotos del año 1980 en la Nicaragua libre.
Lo contacte para indicarle nuestro interés común en compartir estos recuerdos de la solidaridad y preguntarle el contexto de su llegada a Nicaragua.
Ahí va su respuesta...




Loren Sanchís, autor del blog Brigadas de solidaridad en Nicaragua, me ha planteado recientemente en un comentario una serie de cuestiones relacionadas con un tema común que nos atrae: historias, vivencias y recuerdos de los brigadistas en Nicaragua.

Mientras iba escribiendo la respuesta, me di cuenta que como comentario era muy largo, y en nada desmerecía una entrada independiente, por lo que le di una contestación de cortesía, en tanto elaboraba este texto.

 ¿En qué contexto te fuiste para Nicaragua?
Respecto a la primera de sus cuestiones, el contexto en el que fuimos a Nicaragua, debo decir previamente que lo que después se denominó brigada española, éramos en realidad un grupo de cooperantes financiados por el Ministerio de Educación. No fuimos, pues, una brigada de solidaridad al uso, en el sentido altruista de la palabra, aunque tampoco nos consideramos mercenarios, como alguna vez, injustamente, se nos trató. Simplemente, éramos trabajadores en el extranjero. Bien es cierto que al regresar de aquella experiencia que nos marcó profundamente, prácticamente todos los componentes de la brigada, hasta donde conozco, nos volvimos solidarios y altruistas con la linda gente de Nicaragua. Y orgullosos de haber participado en la Cruzada Nacional de Alfabetización de 1980, una gesta educativa que mereció el Premio Nadezhda K. Krupskaya de la UNESCO a la enseñanza en 1981.
En cuanto al contexto propiamente dicho, recuerdo que fue todo muy rápido. En mi caso concreto, me enteré a través de un amigo y compañero que también fue allá en la brigada. Recién acabábamos el servicio militar, que por entonces era obligatorio en España, y andábamos buscando trabajo. A mediados de febrero de aquel 1980, como cuento en mi entrada La noticia, mi amigo me informó que se había enterado que el Ministerio de Educación español solicitaba maestros que quisieran ir a Nicaragua, a la alfabetización. Supongo que el resto de compañeros de las distintas provincias seguirían un proceso parecido. En nuestro caso, no nos lo pensamos dos veces, pese a la situación de inestabilidad que vivía la zona: apenas quince días antes, a finales de enero, había tenido lugar el asalto a la embajada española en Guatemala; y para corroborar la inestabilidad, a las tres semanas de nuestra llegada a Nicaragua tuvo lugar el asesinato de monseñor Oscar Arnulfo Romero en El Salvador.
Nos apuntamos, como digo, al llamado del Ministerio de Educación, y hubo una selección previa en cada provincia; ignoro cuantos llegaron a apuntarse, tanto en cada provincia, como en el total nacional; luego, ya en Madrid, se hizo la selección definitiva, y de ahí salimos el grupo de cooperantes que formamos la denominada brigada española, compuesta por 50 maestros, 4 coordinadores y 1 un Jefe de Misión, en total, 55 personas. Nuestra misión era de asesores técnicos pedagógicos; es decir, quienes debíamos orientar a los brigadistas que estaban en contacto directo con el campesinado la forma en que se debía de llevar a cabo la enseñanza.
Ese fue, escuetamente, el contexto en el que nos integramos en la CNA (Cruzada Nacional de Alfabetización), y esa fue la parte de solidaridad inicial que el gobierno de España tuvo en ese momento con el pueblo y el gobierno de Nicaragua; pues a nuestro regreso de la Cruzada, llegó a Nicaragua un segundo contingente de cooperantes.

¿Cómo se organizó la solidaridad desde los años ´80 en España?
 Respecto a la segunda de las cuestiones, ignoro el detalle de la organización de la solidaridad en España. Sé que anualmente había convocatorias desde el Instituto de Cooperación Iberoamericana; pero eran programas específicos tanto en la temática, como en la localización geográfica.
Además del Gobierno, en aquella década de los 80 tenían bastante actividad los Comités de Solidaridad con América Latina.
Y las Organizaciones No Gubernamentales, tipo Profesiones sin Fronteras (Médicos, Farmacéuticos, etcétera), que aún siguen activas.

¿Cómo fuiste a parar a una escuadra de alfabetizadores?
Respecto a la tercera de las cuestiones, como dije al principio, fuimos de forma organizada, y ya sabíamos que nuestra misión era de asesores pedagógicos. Allá en Nicaragua se nos integró en el denominado Cuarto Taller, y estuvimos las tres primeras semanas alternando las visitas turísticas guiadas con las sesiones de cursillos intensivos para conocer la realidad nicaragüense, como voy narrando en mi blog.
Luego, cuando comenzó de lleno la Cruzada, a finales de marzo, a la brigada española nos dividieron por parejas, dada la situación de inestabilidad política, y a cada pareja nos integraron en una escuadra de alfabetizadores; unas parejas estuvimos solos como asesores, y otras compartiendo la tarea con otros maestros del país. En nuestro caso concreto, tuvimos otra maestra asesora con nosotros un breve tiempo, hasta que vistas las necesidades de cada sitio, a la profesora la trasladaron de hacienda, y solo nos quedamos los dos maestros españoles de asesores de la escuadra.
La brigada española alfabetizamos y asesoramos en la alfabetización en el departamento de Matagalpa, y estuvimos distribuidos en haciendas de los municipios de San Ramón, San Dionisio, Matiguás y Muy Muy.
En mi caso concreto estuve en la hacienda Santa Celia, perteneciente al municipio de San Ramón.
Finalmente me queda que decirle, Loren, que aunque estoy orgulloso de lo que hice en aquella época, y algunos de mis compañeros vivieron momentos de peligro, las vicisitudes pasadas no fueron nada en comparación con las de Copalar y su brigada, realmente admirables. El relato de la emboscada sufrida el 14 de octubre de 1985, en la comarca Jorgito, en Zelaya Central, leída en el blog de Alfredo Fonticelli, es escalofriante.

Invito a mis lectores a leer Mariposa de la muerte, por Copalar, en el blog de Fonti, para saber el porqué de mi admiración y de qué estoy hablando.
Un saludo a todos, especialmente en este caso a Loren Sanchís y Alfredo Fonticelli, y gracias por compartir vuestros recuerdos.

jeudi 2 janvier 2014

Días de lluvia y sol. (Cruzada Nacional de Alfabetización - 1980)

Testimonios de la alfabetización - 1980.

Orlando Valenzuela, periodista y fotógrafo presento su libro "Dias de lluvia y sol", el 23 de agosto del 2011 en un acto en la casa de cultura de la ciudad de Ocotal, departamento de Nueva Segovia. 31 años antes, Orlando había acompañado con su cámara a los brigadistas que se regaron en la cuna de la gesta sandinista, para enseñar a leer y escribir a la mayoría de la población que el somocismo recién vencido mantenía marginada. 

El nivel de analfabetismo en la Segovia alcanzaba en ciertos sectores rurales, un 80 %. La venganza del pueblo contra el despojo y la depredación de la dictadura fue prender una luz inmensa en todo el país, gritar consignas y soñar un nuevo mundo a pesar de las amenazas de las bandas contrarrevolucionarias. En el sector de Murra, los "Milpas" (Milicias populares anti-sandinistas) miraron con asombro a las muchachas y muchachos con sus cuadernos, organizar talleres, aprender la “A”, la “B”… a las familias campesinas. Las primeras víctimas de la Contra fueron jóvenes alfabetizadores.

Con muchas fotografías de la Cruzada sacadas en el sector de Murra y entrevistas de los alfabetizadores que hace mas de 30 años recorrieron este territorio, Orlando Valenzuela rindio un homenaje vivo a esta generación entusiasta.

fotos de brigadistas del EPA en Murra (Nueva Segovia). Fotos Orlando Valenzuela.
fotos de brigadistas del EPA en Murra (Nueva Segovia). Fotos Orlando Valenzuela.
Orlando Valenzuela

En 1980 fue periodista y fotógrafo del periódico “El Brigadista”, órgano oficial de Juventud Sandinista 19 de Julio (JS), después de la Revista “Los Muchachos” y luego del Diario Barricada.
Mientras trabajé para estos medios, tuve la oportunidad de cubrir muchos eventos importantes para la historia de Nicaragua, entre ellos la gloriosa Cruza Nacional de Alfabetización el año 1980. Igualmente todas las actividades relacionadas con el proceso revolucionario, desde la guerra hasta los festivales culturales, los cortes de café, de algodón, las jornadas científicas, encuentros juveniles, asambleas de la JS y más”.

Durante la Cruzada Nacional de Alfabetización (CNA) fue corresponsal del Periódico "El Brigadista" en Nueva Segovia. Con ese cargo, recorrió los doce municipios del departamento, fotografiando y reportando para el vocero de la JS. En ese momento, era estudiante de secundaria del instituto Nacional de Segovia “Leonardo Matute”, cuyos estudiantes fueron ubicados en Murra.
De esa experiencia, he elaborado un libro que quiero publicar en ocasión del 31 aniversario de la Cruzada Nacional de Alfabetización que se celebrará en Agosto de este año 2011
Esta obra es una forma de rendir homenaje a una generación que dio un ejemplo de sacrificio, abnegación, entrega y solidaridad con sus hermanos del campo, de donde salió fortalecida su conciencia política.

Un poco sobre el libro

El libro recoge testimonios de 30 jóvenes alfabetizadores que estuvieron ubicados en las montañas de Murra, Nueva Segovia. Todos ellos eran estudiantes de secundaria y pertenecían a la Brigada “Leonardo Matute”, que salió del Instituto Nacional de Segovia que lleva el nombre de éste mártir de la revolución.
Contados a modo de anécdotas, estos testimonios recogen el sentir de una generación que se entregó sin reservas a cumplir una de las más nobles misiones en la historia de Nicaragua, en la que participaron más de 100 mil personas para reducir el analfabetismo en nuestro país.
En esa ocasión, yo era corresponsal del periódico “El Brigadista” y durante cinco los meses que duró la cruzada entrevisté y fotografié a centenares de alfabetizadores en sus labores cotidianas y pedagógicas”.

En el marco del 31 aniversario de la Cruzada Nacional de Alfabetización

Ahora, 31 años después, regresó a Ocotal, donde vive la mayoría de aquellos alfabetizadores que fotografió en el camino, en el pueblo o en su comodidad enseñándoles a leer y escribir a los campesinos. Allí encontró a muchos alfabetizadores, que gustosos accedieron a compartir algunas de sus vivencias en aquella jornada, sin embargo, el libro solo lleva 30 testimonios que harán reflexionar, reír, admirar y sufrir a los lectores. El libro también lleva la fotografía de cada brigadista en sus tiempos juveniles y una foto actual, donde aparecen ya adultos, casados, con hijos y hasta nietos.
Dia de la presentacion del libro "Dias de lluvia y sol" de Orlando Valenzuela en Ocotal (2011) Fotos L. Sanchis.
Dia de la presentacion del libro "Dias de lluvia y sol". Orlando Valenzuela en primer plano junto a brigadistas de la CNA. (Fotos L. Sanchis 2011)